Stéphanie Solinas© François Bellabas

Stéphanie Solinas, lauréate de l’appel à créations en impesanteur sur le thème de l’extase

L’artiste a choisi de s’approcher du phénomène de l’extase en développant un dispositif de création qui captera la perte des repères physiques induite par l’expérience de l’impesanteur.
Stéphanie Solinas a conçu Hors soi (exercices d’extase), dont la première étape de création aura lieu lors d’un vol parabolique à bord de l’Airbus ZERO-G qui alterne périodes d’impesanteur et d’hypergravité. Elle saisira les instants où l’impesanteur arrache le corps de l’artiste à son dessin, créant des interruptions dans la forme dessinée. Ces interruptions sont une manifestation de l’absence de soi associée à l’état d’extase. L’œuvre finale réalisée en marbre sera une manière de rendre manifestes ces instants d’absence a priori inaccessibles. Avec cette proposition, Stéphanie Solinas s’inscrit dans la réflexion sur la création d’œuvres dans et avec le milieu spatial soutenue par le programme « Avant-Poste » de l’Observatoire de l’Espace. Elle effectuera son vol parabolique au printemps 2024.

Stéphanie Solinas développe une création plurielle, à la croisée de la photographie, du livre et de l’installation. Explorant la pensée à l’œuvre dans l’opération même de « voir », et le tissage du visible et de l’invisible, du rationnel et de la croyance, de la dynamique entre soi et l’autre, qui forme les identités, son champ d’investigation s’étend du XIXe au XXIe siècle, de la naissance de la photographie à l’intelligence artificielle. Diplômée en photographie à l’ENS Louis Lumière à Paris, docteure en Arts de l’université Panthéon-Sorbonne, Stéphanie Solinas a été pensionnaire de la Villa Médicis / Académie de France à Rome en 2017 et artiste-résidente au Headlands Center for the Arts à San Francisco en 2018. Elle a notamment reçu en 2020 le prix Camera Clara pour son œuvre Revenants. Son travail a été exposé au FOAM à Amsterdam, au Fraenkel LAB à San Francisco, aux Rencontres d’Arles, à la Maison Rouge et au Musée national Eugène-Delacroix à Paris, ou encore au Musée Carré d’Art à Nîmes. Elle a publié, entre autres, Dominique Lambert (RVB Books, 2016) et Le soleil ni la mort (delpire & co, 2022).